La grande mosquée de Tlemcen

Les 900èmes Taraouih

de la Grande Mosquée de Tlemcen

 

par Baghli Mohammed **Ingénieur-Consultant 

 Article paru sur Le Quotidien d'Oran le 07 Septembre 2009..

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1ère partie   

«L'événement» du Neuvième Centenaire des «Taraouih» du Ramadan à la Grande Mosquée de Tlemcen se déroule comme un non-événement. 

Pourtant, très peu de villes dans le monde peuvent prétendre afficher un lieu public ayant eu cette continuité dans l'exercice de ses fonctions, malgré les vicissitudes des temps et de l'histoire de ses hommes ! 

 Sous la coupole de la Grande Mosquée de Tlemcen, vous êtes au coeur d'un espace où le génie des ingénieurs de la Mosquée de Cordoue et ceux qui ont édifié celle de Tlemcen ont voulu en perpétuer une inspiration commune, parce que probablement formés à la même école. 

 Neuf siècles d'Histoire et de Civilisation nous interrogent sur la dimension de ce patrimoine matériel et immatériel de la culture islamique universelle et ce, autour de la Grande Mosquée de Tlemcen ! 

 C'est sous la coupole qui précède le Mihrab, et sur les quatre faces du pourtour supérieur, que vous pouvez déchiffrer en beaux caractères andalous, l'inscription clé qui vous plongera dans une méditation sans fin sur votre rapport avec ce lieu, après vous avoir renseigné sur la construction de cette Grande Mosquée 

 «Au nom d'Allah Clément et Miséricordieux. Qu'Allah répande Ses grâces sur Muhammad et sur sa famille, et qu'Il leur accorde le Salut. La construction de cette mosquée a été ordonnée par l'Emir* «le plus illustre... qu'Allah fortifie son pouvoir, accroisse l'assistance qu'Il lui accorde, et perpétue la durée de son règne.* 

 «Elle fut achevée par les soins du jurisconsulte le plus illustre, le cadi très généreux, Abou'lHasen ‘Ali-ben ‘AbderRah'mân* «Ibn-'Ali, Dieu fasse durer leur gloire. Et elle a été achevée dans le mois de Djoumada Seconde de l'an Cinq Cent Trente.* 

 C'est donc depuis Djoumada Seconde de l'An 530 de l'Hégire que le Mihrab actuel de la Grande Mosquée de Tlemcen apparaît au public dans sa structure actuelle. 
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 L'événement des 900èmes «Taraouih» du Ramadan a débuté en cet an 1430 de l'Hégire, soit depuis le 22 août de l'année 2009, sans que l'hommage qu'il aurait mérité dans le concert des institutions prestigieuses de l'humanité ne lui soit rendu. 

 La date de Djoumada II de 530 correspond au mois d'avril de l'année 1136 de l'ère julienne - l'ère grégorienne n'ayant commencé qu'à partir de la fin du XVI° siècle - 

 Ces dates nous interpellent pour rendre à ce lieu et à son environnement, toutes ses dimensions universelles et pour évaluer notre apport à ce patrimoine que trente générations ont contemplé. 

 Le nom du prince almoravide, ayant appartenu à l'époque de l'édification de ce patrimoine, a disparu de l'inscription pourtant difficile à atteindre mais que les successeurs almohades ont fait gratter au ciseau, jugeant par là que l'important n'était pas dans le nom de celui qui se trouvait alors au pouvoir. 

 Cette leçon plus tard Yaghmouracen s'en rappellera et n'acceptera jamais de voir son nom au bas d'un des deux minarets qu'il réalisa, l'un devant la Mosquée d'Agadir-Tlemcen, édifiée en l'année 789-790 par Idriss Ier; l'autre devant cette Grande Mosquée de Tragrart-Tlemcen: «Yessent Rebbi» «Dieu le sait», à quoi bon le rappeler soi-même aux autres ! 

 Quand à Abou'l Hacen ‘Ali-ben ‘Abder Rah'mân Ibn-'Ali, son nom est resté gravé dans ce pourtour suspendu dans l'éternité pour avoir été le véritable superviseur des travaux de cette construction. 

 A cette époque là, Tlemcen avait déjà bénéficié d'aménagements de la nouvelle Tagrart avec un palais autour duquel s'est incrustée la nouvelle Grande Mosquée. 

 De nos jours, le palais a disparu, la Grande Mosquée s'interroge sur son neuf-centième taraouih ! 

 ‘Ali Ibn Youcef Ibn Tachfîn au pouvoir depuis une trentaine d'années est déjà célèbre par ses faits d'armes en Andalousie où il étendit les limites de ses territoires. 

 Il ne se doutait pas que pendant ce temps là, à Tlemcen même, s'élaborait à la Mosquée Er-Rahma dans le quartier d'El-Eubbad entre ‘Abdelmoumène Ibn'Ali et son nouveau maître Ibnou-Toumert, la nouvelle constitution «Al-Mourchida», pour une nouvelle organisation du Maghreb, celle des Almohades. 

 Toute la partie sud de la Grande Mosquée fut restaurée sous la période Almohade... 

 Yaghmouracen ajouta une seconde coupole, le lustre, le minaret, la cour et toute la partie nord de la Mosquée qui fut réservée aux femmes pour faire leur prière. 

 Sous la coupole de la Grande Mosquée de Tlemcen, l'Histoire de notre pays nous interpelle car les plus grands de ses enfants comme les plus humbles se sont recueillis en ce lieu depuis 9 siècles hégiriens. 

 Vous apercevrez au fond ouest de la première travée une minuscule ouverture dans le mur au-dessus de l'endroit où, chaque jour, des tolbas psalmodient les versets du Coran et cela depuis cette date de 530 jusqu'à nos jours. 

 Vous saurez peut-être que derrière cette face reposent dans «Dar Er-Râhha» depuis l'an 681, soit avril 1283, Yaghmouracen Ibn Zayyân et son compagnon Abou ‘Abdallah Ibn Merzouq, le petit-fils du premier Merzouk arrivé à Tlemcen avec Sidi Abou Madyan en 1198. 

 Sous la coupole de la Grande Mosquée de Tlemcen s'est prosterné un matin du 12 Chawwâl 874, soit le 13 avril 1470, sans pouvoir se relever, Sidi Ahmed Belahcène Al-Ghomari, un saint homme enterré dans sa «Doueyra» derrière la partie Est de la mosquée où il reposait avec son compagnon Sidi Al-Faroui. +
La grande mosquee de tlemcen n 215
 Notre génération s'est distinguée par l'installation sur leur lieu de repos éternel, de services administratifs, alors que ces braves saints auraient préféré, comme Yaghmouracen et Ibn Merzouk, écouter les tolbas apprenant ou psalmodiant le Coran sacré ou simplement vivre avec tous ceux qui auraient pu leur rendre visite en trouvant dans la ruelle qui les séparait de la Grande Mosquée paix et quiétude de toujours. Les dépendances de cette «Doueyra» qui ont servi d'asile étaient prévues pour une trentaine de personnes, mais les chroniqueurs des périodes ravagées par la peste ou la famine nous signalent plus d'une centaine d'agonisants dans ces lieux. 

 Sous la coupole de la Grande Mosquée de Tlemcen, en face de vous, est l'unique modèle de la période almoravide dans l'Occident musulman, avec sa section polygonale d'une forme inusitée et sa décoration dont l'inspiration se retrouve à Cordoue, ou à Madinat az-Zahrâ'. 

 Que de Imams se sont tenus dans cette niche du Mihrab pour célébrer les prières rituelles, cinq fois par jour, et les prières de l'Aïd et des «Taraouih» ! 

 Des versets coraniques gravés dans le décor supérieur du Mihrab rappellent la grandeur et le sens de ces lieux : 

 «Au nom d'Allah Le Clément Le Miséricordieux ! Votre Seigneur est Allah qui créa les cieux et la terre en six jours puis s'assit en Majesté sur le Trône. 

 «Il couvre le jour de la nuit qui le poursuit, sans arrêt, tandis que le soleil, la lune, et les étoiles sont soumis à Son Ordre. N'a-t-il point la Création et l'Ordre ? Béni «soit Allah Le Seigneur des Mondes ! 

 «Priez votre Seigneur, humblement, en secret ! Il n'aime point les transgresseurs» [1] 

 Dans la partie inférieure du Mihrab, d'autres versets s'adressent à ceux pour qui ces lieux sont destinés : 

 «O vous qui croyez ! Inclinez-vous ! Prosternez-vous ! Adorez votre Seigneur ! Faites le bien ! Peut-être serez-vous bienheureux. [2]- Bénediction Baraka - 

 A votre gauche, un autre panneau est incrusté de décor floral et de versets coraniques entourés de galons entrelacés - ces mêmes galons qu'on retrouve dans les éditions actuelles du Saint Coran. 

 « En des oratoires qu'Allah permit d'élever et dans lesquels Son nom est invoqué, dans lesquels Il est glorifié, à l'aube et au crépuscule, sont des hommes que nul négoce et nul troc ne distraient de l'invocation d'Allah, de l'accomplissement de la Prière, du don de l'aumône, qui craignent un Jour où les coeurs et les regards seront retournés. 

 Et, Ainsi, Allah les récompensera pour les meilleures de leurs actions et Il augmentera sa grâce envers eux. Allah pourvoit sans compter aux besoins de qui il veut» [3]. 

 Plusieurs générations contribuèrent à la réalisation de cette fresque unique que seule une visite des lieux peut en mesurer la portée universelle. Sous la coupole de la Grande Mosquée de Tlemcen, le Minbar est là pour vous rappeler tous ces prêches de près de 45.000 vendredis et ceux des 899 fêtes de l'Aïd El-Fitr et de l'Aïd Al-Adha depuis l'an 530 de l'Hégire jusqu'à l'an 1430 actuel. Les prêches officiels de tous les pouvoirs qui se sont succédé à Tlemcen ont résonné du haut de ce minbar. Yaghmourassen disait : «Ces planches leur appartiennent qu'ils y rappellent ce qu'ils veulent» avant que lui-même n'y installe son pouvoir à Tlemcen. 

 Sous la coupole de la Grande Mosquée, admirez ce lustre majestueux de 8 mètres de diamètre avec ses 360 lampes pour les célébrations des prières des Taraouih et la célébration de la nuit du Mouloud dont seul Tlemcen a su garder le secret de son attachement à la naissance du Prophète en ces nuits du 12 Rabie Al-Aoual. 

 Yaghmouracen avait veillé à cet équipement, Mohammed Benkalfat l'avait restauré au début du XX° siècle. 
 
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 Vous comparerez aussi les différents modèles de lustres ayant servi à l'éclairage de ces nuits durant les 9 derniers siècles ! 

 De la coupole de la Grande Mosquée de Tlemcen, vous apercevrez cette «Sedda» que la sonorisation a rendu désuète puisque plus personne ne se dévoue pour amplifier «Allahou Aqbâr» vers la partie nord de la mosquée, ou pour déclamer un Hadith célèbre avant la Khotba du Vendredi. Votre regard dans tous les sens entre les 72 colonnes et piliers de la Mosquée qui se faufilent sous vos yeux, entre les 6 travées et les 13 nefs de la partie sud de la mosquée, va chercher peut-être lequel peut-il contenir autant de pièces d'or qu'il faudrait pour rebâtir toute la mosquée, en cas de cataclysme, comme le veut la légende ! 

 Vous méditerez aussi autour des cercles d'étudiants devant leur maître adossé à l'un de ces piliers et égrenant ses commentaires autour des textes de bases du Coran ou du Hadith ou des sciences religieuses. 

 Sous la coupole de la Grande Mosquée de Tlemcen, vous chercherez en vain l'une des deux plus prestigieuses bibliothèques du Maghreb dont Al-Maqqary nous a parlé avec beaucoup de nostalgie dans ses Analectes : Abou Hamou Moussa II avait équipé la Grande Mosquée d'une superbe Bibliothèque dont il ne reste qu'une inscription de sa date de finition un 13 Dhoul-Ki'dâ 760H. Soit en cette journée du 7 octobre 1359. 

 Abou Ziyâne Mohammed Ben Abî Hamou 1394-1399 ajouta une seconde bibliothèque où il déposa quelques-unes de ses oeuvres dont une copie du Coran et une du Sahîh Al-Boukhârî et une du «Chifâ' du Qadî ‘Ayyâdh » et d'autres oeuvres de sa composition 

 Le XX° siècle a vu la disparition progressive de ce patrimoine. 

 Une grande partie des manuscrits des 2 bibliothèques de la Grande Mosquée de Tlemcen a été transférée dans d'autres bibliothèques d'autres villes du Maghreb à l'arrivée de la colonisation. Puis, en 1850 et en 1905, d'autres transferts furent effectués pour n'aboutir qu'à une collection de 111 manuscrits recensée dans un catalogue et dont des copies ont été confiées à l'indépendance à la Bibliothèque du Lycée Benzerjeb. Vous ne quitterez pas cette position centrale de la Grande Mosquée de Tlemcen sans une prière et vous vous dirigerez vers la cour centrale pour vivre d'autres émotions de lumière, d'harmonie dans les proportions du nombre d'or de l'architecture musulmane en fixant votre regard dans n'importe quelle direction de la base au sommet du minaret majesteux ou vers les vingt portes qui l'entourent, vous déchiffrerez les versets coraniques sculptés au-dessus des encadrements de chaque ouverture. Vous vous pencherez sur la fontaine centrale pour quelques gorgées d'eau fraîche de Tlemcen où vous renouvellerez vos ablutions dans le bassin vers lequel s'est dirigé un soir avant le coucher du soleil Si-Djelloul Benosman, cet Imam abattu froidement par des soldats de l'armée française un 4 juin 1957, alors qu'il s'apprêtait à renouveler ses ablutions pour la prière du Maghreb. 
A suivre 






[1] Versets 54-55 de la Sourate Al-A'râf (7) 

[2] Versets 77 de la Sourate Al-Hadj (22) 

[3] Versets 36-37-38 de la Sourate En-Nour (24) 

 

Les 900èmes Taraouih de la Grande Mosquée de Tlemcen......2 eme PARTIE

L’ événement» du Neuvième Centenaire des «Taraouih» du Ramadan à la Grande Mosquée de Tlemcen se déroule comme un non-événement.Pourtant, très peu de villes dans le monde peuvent prétendre afficher un lieu public ayant eu cette continuité dans l’exercice de ses fonctions malgré les vicissitudes des temps et de l’histoire de ses hommes !

Sous la coupole de la Grande Mosquée de Tlemcen, vous êtes au coeur d’un espace où le génie des ingénieurs de la Mosquée de Cordoue et ceux qui ont édifié celle de Tlemcen ont voulu en perpétuer une inspiration commune, parce que probablement formés à la même école.

Neuf siècles d’Histoire et de Civilisation nous interrogent sur la dimension de ce patrimoine matériel et immatériel de la culture islamique universelle et ce, autour de la Grande Mosquée de Tlemcen !

Mosquée de Tlemcen surplombant la cour a une hauteur de 35 mètres et le muezzin gravissait les 130 marches au moins quatre fois par jour pour donner le signal du Adhan aux autres muezzins des autres minarets des autres mosquées de la ville.

A l’aube, il se présentait très tôt là-haut pour scruter à l’est de la voûte céleste les étoiles principales de la mansion lunaire en cours.

Dès que les premières lumières du soleil font disparaître la première de ces étoiles, le premier Adhan de la journée va s’élever pour réveiller toute une ville pour accomplir ses premières obligations de la journée  

Puis, lorsque toutes les étoiles de la mansion lunaire en cours disparaissaient, l’Adhan de la Prière du Fadjr est annoncé, repris par tous les muezzins de la ville.  

Plus personne ne gravit ces marches depuis que de la maqsoura de la grande mosquée, le muezzin volontaire, se basant sur le quartz taïwanais ou coréen de sa montre et sur la table des horaires légales de Djelfa auquel il faut qu’il ajoute les 19 minutes recommandés par l’administration pour tenir compte de l’écart de Tlemcen par rapport à Djelfa ! 

DES BOULETS DE CANON ENDOMAGEANT LE MINARET DE LA GRANDE MOSQUÉE 
DE TLEMCEN EN 1845

En 1845, le gouverneur de Tlemcen de l’armée française a fait tirer des coups de canon sur ce minaret pour que la population se décide à apporter des vivres et des provisions à la porte du Méchouar où était bloquée la garnison militaire française. Des aquarelles ont perpétué les égratignures sur le minaret et représentent les boulets qui jonchaient la cour de cette Grande Mosquée.

Le XX° siècle a vu aussi l’administration coloniale aménager la partie nord de cette mosquée pour les activités d’une Mahkama d’abord, où ont exercé les Qadis Daouadji, Benbachir, Mesli, Bouchama, Benghebrit, Ben-Aboura, Taleb Chouaib puis, Taleb Hadj Mohammed, Kara Terki... 

Après l’Indépendance, cette même partie nord de la Grande Mosquée de Tlemcen a été toujours utilisée en Mahkama par Abderrahmane Hamdan puis Mahmoud Kalfat, enfin, elle fut transformée en une officine de notariat avant d’être rattachée à une autre structure administrative. 

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Le XXIème siècle verra-t-il cette porte accomplir sa fonction d’accès des femmes à la partie nord de la Grande Mosquée de Tlemcen ! Car cette porte s’appelait « Porte des Femmes » ou « Porte de Souk 
Al- hzel » et elle était réservée strictement aux femmes venant faire notamment leur prière du vendredi et des fêtes de l’Aïd Es-Seghir et de l’Aïd Al-Adha. Cette porte donnait aussi sur la Place du Souk Al-Ghzel ou Marché de la Laine, et faisait face au Derb de Sidi Sa’d, cet autre Sage du Tlemcen intra-muros.

 La rue est désormais barrée aux passants pour ne pas déranger les services de sécurité veillant sur des services administratifs.

 Le classement de cette rue à l’échelon universel restera une oeuvre de longue haleine si les valeurs culturelles, architecturales, spirituelles et traditionnelles sont remises en l’état par de prochaines générations qui comprendront que la quiétude de Sidi Belahcène Al- Ghomari n’est autre que leur propre quiétude dans la cité.

La rue des Sept Arcades, ou rue de Sidi Belahcène Al-Ghomari, prolonge la Porte des Femmes vers le sud, et est en fait la rue la plus représentative du legs urbain de Tlemcen. Là aussi, notre génération n’a pas trouvé mieux que d’y incruster les services d’une administration dans le site mystique de Sidi Ahmed Belahcène Al-Ghomari et de son compagnon Sidi Al-Faroui. 

Tous les 13 avril, c’est l’occasion d’un souvenir sur la densité des 530 ans de la disparition de Sidi Belahcène Al-Ghomari. 

La plaque commémorative prévue a été enlevée à l’occasion pour ne pas gêner la plaque qui identifie les services administratifs qui logent dans les biens waqfs de Sidi Belahcène  l-Ghomari. 

Cette plaque est toujours là devant la porte murée du Mausolée e Sidi Belahcène Al-Ghomari et  de son compagnon Sidi Mhammed Al-Faroui, attendant tout simplement la délocalisation de ces services.

 • A l’extérieur de la mosquée en longeant « Dar Er-Râha » où reposent le fondateur de la dynastie des Banî ‘Abdel-Wâdd et son compagnon Ibn Merzoûk, une porte s’ouvre à nouveau pour 
la fonctionde Muphti. 

• De tous les coins de la région et du Maghreb, on venait solliciter la «fatwa» pour tel ou tel problème vécu. 

• Dans cette salle, des personnalités célèbres sont encore en mémoireans la cité. De Hamou Ben  Rostane à Djelloul Chalabi, à Mohammed Ben El-Hadj Allal, à Mostepha Ben Taleb, Ghouti Meziane
 et d’autres.

 Aujourd’hui, cette fonction est accomplie par des programmes de télévision par satellite en attendant que Tlemcen ait sa station d’émission et ses animateurs du calibre de Qacem Ibn Saïd Al- ’Oqbâni, un des premiers muphtis de Tlemcen, des Tenessy ou des Maqqary d’antant. 

• Plus loin, de l’autre côté de la rue, une construction coloniale devenue un siège bancaire pendant la colonisation était l’emplacement pendant plusieurs siècles des salles d’eau de la Grande Mosquée. Celles- ci ont été aménagées sur la partie nord-ouest de la grande mosquée et rendent des services précieux aux besoins incontournables d’une population aux alentours. 

Les sorties sud de la GrandeMosquée de Tlemcen ne donnent plus sur la prestigieuse Médersa TACHFINIYYA qui s’étendait jusqu’au Méchouar et que la période coloniale a fait disparaître en 1873 pour élever en lieu et place une Mairie et une place pour célébrer les fêtes de leur 14 Juillet. 

Cette Médersa fut élevée en l’honneur du célèbre savant ‘Amrân Ibn Moussa Al-Mecheddaly, qui repose depuis le 15 mai 1344 près de l’actuel logement de fonction du directeur de l’Education. 

Cette Médersa a abrité les merveilles techniques de l’époque comme l’Automate de l’arbre d’argent 
aux oiseaux chantant. 

A l’ouest, la Petite Mosquée- cole de Sidi Belahcène Et-Tenessy, inaugurée en 1296, attend de retrouver sa fonction d’Ecole spécialisée sur les Etudes coraniques en l’honneur des Tenessy qui s’y sont succédé et dont le plus célèbre d’entre eux nous a laissé un Commentaire sur la vocalisation du Coran, en usage actuellement dans les éditions modernes de Médine du Livre Sacré. Cette Médersa fut transformée en dépôt militaire en 1846 puis endommagée par un incendie puis transformée en Musée de la Ville de Tlemcen sous l’occupation coloniale et en annexe au Musée depuis ces derniers temps. 

Elle est louée pour des expositions ventes de tableaux et de livres, en attendant qu’elle puisse s’inscrire dans un projet structurant de valorisation du patrimoine matériel  et immatériel de Tlemcen. Au nord-ouest, la Mosquée de Sidi Ibrahim Al-Masmoudy, récemment restaurée avec le Mausolée des Rois et Princes des Bani-Zayyane, la Médersa Al-Yaqoubiyya fut inaugurée en l’honneur du Cheikh Al- Imâm Abou ‘Abdallah Ech-Cherif et-Tilimsânî un 14 novembre 1363 par Abou Hamou Moussa II, qui lui dédia des biens waqfs encore gravés sur 2 plaques en marbre déposées au Musée de la ville. 

Et plus à l’ouest, la Médersa des frères Oulad-Al-Imâm Et-Tenessy a gardé sa petite mosquée 
et son minaret.

Elle fût inaugurée en 1310.
 Ce fut la première institution privée d’enseignement supérieur.
 Le grand frère s’appelait Abou Zayd Abd Er-Rahmân Ibn Al-Imâm enterré à Al-Eubbad en 1342 
Le frère cadet s’appelait Abou Moussa ‘Issa Ibn El-Imâm. Il fut le Maître d’Al-Aboulî. Il décéda un 5 juin 1349 lors d’une épidémie dévastatrice.

 Au sud de la Grande Mosquée de Tlemcen, dans la frénésie des années 30, le Complexe de Dar Al- Hadith, inauguré un 27 septembre 1937, attend de réaliser ses extensions à l’est et au nord et d’ouvrir des structures de spécialisation sur les Sciences de la Tradition prophétique à l’instar de ce que fut Dar El-Hadith de Damas.

 Bien sûr, le 72ème anniversaire de l’ouverture de Dar El-Hadith prochain sera un 27 septembre 1937- 2009. D’ici là, l’occasion est donnée pour la maturation d’un projet global de valorisation du legs matériel et immatériel de Tlemcen autour de la Grande Mosquée de Tlemcen en prévision de l’Année 2011, année de Tlemcen, capitale de la Culture islamique

 
 

 


 

Commentaires

  • KHELOUIF ABDELNOUR
    • 1. KHELOUIF ABDELNOUR Le 29/12/2012
    bravo
  • pimples remedies
    Thanks for the nice blog. It was very useful for me. Keep sharing such ideas in the future as well.
  • ficha
    • 3. ficha Le 31/10/2011
    salut tlemcen .
  • DRGD
    • 4. DRGD Le 04/06/2010
    MERCI

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