Le Mechouar par HASSAR Benali

LE QUOTIDIEN D'ORAN  du 30 décembre 2010

Tlemcen capitale islamique:

  le méchouar, la mémoire oubliée

Par El hassar Bénali

Le méchouar, ce lieu hautement symbolique de l’histoire du Maghreb centralest un lieu d’une forte charge mémorielle qui, par ses hautes murailles se dressetoujours au coeur de la vieille cité impériale des Zianides, Tlemcen.

 Ce monument tient en éveil le souvenir l’épopée de la cette dynastie berbère à laquelle pendant près de trois siècles fut attaché le destin du Maghreb central.

Il est parmi les endroits mythiques de l’histoire de cette dynastie à la tête d’un royaume dont l’âge d’or est synonyme de négoce ayant été la plaque tournante d’un trafic transafricain florissant et de culture et de science avec ses quatre grandes universités :

ouled al Imam, Yacoubiya, Tachfiniya et El eubbad qui ont produit de grands esprits.

De Tlemcen la mythique il ne reste plus que quelques monuments parmi ceux qui ont pu subsister à différentes occupations (Mérinides, Ottomans, Espagnols, Français), et cela pour rappeler la mémoire de la civilisation médiévale dans le Maghreb central avec ses raffinements et ses convulsions.

Au pied des monts d’Essakhratine dominant le promontoire de Lalla Setti du nom cette divinité païenne dont le mausolée continue d’être honorée par la mémoire populaire ,Tlemcen peut méditer en altitude le souvenir les grands moments à travers les traces qui ,en bravant les temps ,offrent une lecture des plis de son histoire millénariste.

Le Méchouar construit sur un oppidum à l’image des autres cités-états de l’Occident musulman comme l’Alhambra revendique en soi , une partie de l’histoire de l’Algérie.

Il est le lieu fondateur d’un pouvoir central qui , de 1236 à 1556 , fut établi par les Zianides sous la férule du chef , un homme haut en couleur , dénommé Yaghmoracen ben Zian.

Ce royaume s’étendait sur les limites de l’Etat algérien dans ses limites plus ou moins actuelles .C’est sur les débris de l’empire almohade évanescent que vont apparaître, rappelons-le, au même moment trois autres royaumes ceux de Grenade avec les Nasrides, de Fès avec les Mérinides enfin, de Tunis avec les Hafsides.

Avec un développement de plus de deux kilomètres de murailles le Méchouar édifié au 11ième s puis, plusieurs fois rebâti et fortifié était une ville à l’intérieur d’une autre avec ses palais, ses bains , ses mosquées ,ses prisons dorées enfin, ses sources qui alimentaient par un réseau serré de conduites en terre cuite les fontaines publiques , les bains et les mosquées.

Les poètes tlemceniens populaires Ahmed Bentriqui dit Benzengli (17ième s.) et Mohamed Ben debbah (19ième s.) évoqueront de leur temps la mémoire de ses sources abondantes qui ont fait la réputation de ville d’eau de Tlemcen -El bahdja. Yahia le frère de Abderrahmane ibn Khaldoun écrivait dans son «Boghiat er-rouad ‘’ que ‘’ les palais de Tlemcen faisaient pâlir de jalousie d’autres cours»ajoutant qu’ils étaient aussi beaux que ceux de Cordoue et de Perse ‘’.

Les beaux édifices du Méchouar une sorte d’agora dans l’organisation du pouvoir chez les Zianides étaient encore bien conservés jusqu’à l’arrivée des Espagnols qui les ont comparu, à ceux de l’Alhambra.

Ces lieux ont continué à si peu déserter l’imaginaire des poètes avec les illustres rois qui les ont occupés. Nous citerons entre autres Abou Hammoun Moussa II qui a su imposer l’image d’un bâtisseur mais aussi d’un protecteur des arts et des lettres , luimême un roi-poète.

Des poètes qui n’ont eu cesse de les décrire et de rappeler leur beauté citent les palais es-sourour , Abou-lfihr… Les dernières fouilles opérées par le ministre de la Culture ont mis au jour l’un d’entre eux ce qui a un peu enflammé la mémoire chez les historiens .

Ce palais en partie reconstitué frappe la vue des visiteurs avec ses bassins pavés el zellij , son pérystile avec des colonnes en marbre, ses grandes salles comprenant chacune deux nefs destinés à accueillir les ambassadeurs et les fidèles du palais royal…

La conception architecturale est une merveille d’art maghrébin avec le délice de stucs dont quelques éléments ornementaux , d’une élégance incomparable ont pu être miraculeusement sauvés.

Les artistes cordouans y ont  mis la main étant nombreux à s’installer après la chute de leur capitale en 1232 , le roi Yaghmoracen ben Zian leur ouvrant grandement ses portes.

Pour l’embellissement de la grande mosquée fondée un siècle auparavant par l’almoravide Abou Tachfin Tlemcen fit appel aux artistes de Madina Zahra de Cordoue puisque de nombreux rabadis s’étaient fixés à Fès et à Tlemcen, dès le 9ième siècle.

Selon les archéologues et les historiens ce palais est sans doute par son emplacement et son architecture un des premiers palais réalisés à l’intérieur de cette cité royale .

Des décors d’arabesque sont à très près comparables à ceux de la mosquée zianide de Sidi Aboul-hassan et-Tanessi qui sont eux également d’une finesse inégalée dans le monde musulman et cela, de l’avis même des spécialistes de l’art musulman .

Dans ces décors en stucs la devise zianide ‘’ al moulkou ad- dhaim lillah al izzou al kaim lillah» (le règne éternel est celui de Dieu la gloire présente est celle de Dieu ) est mise en valeur au pourtour de panneaux magnifiques .

Il s’agit là de la devise d’avant le siège de Tlemcen par les mérinides au 14ième siècle car elle sera après de : ‘’ ma aqrab faradj Allah» ( Que le secours d’Allah est proche )

L’analyse de certains détails nous permet d’avancer que ce palais date de l’époque du roi Abou Said Othman fils de Yaghmoracen ce puissant roi berbère avec l’austérité rigoureuse d’un nomade qui va régner cinquante quatre années durant.

A l’article de la mort sur les bords de l’oued Chelif il laissera à son fils un testament dans lequel il lui recommandera à son fils , le prince héritier Abou Said Othman , de ne jamais se battre en raz campagne avec ses puissants voisins de l’Ouest et pour s’en défendre , il fallait à chaque fois à se protéger à l’intérieur de fortes murailles.

Tlemcen était au moyen âge une des villes les mieux défendues. Elle était selon les historiens ceinturée par cinq lignes concentriques de murailles et cela, pour circonscrire la ville qui ne cessait à chaque fois de s’agrandir .

Au milieu de ce décor militaire le Méchouar était aussi une citadelle imprenable.

L’historiographe des rois zianides Yahia ibn Khaldoun disait à propos de ses murs de défense :

‘’Tlemcen était entourée par les murailles comme un halo entoure la lune ‘’.

La population de la cité impériale dépassait les 120.000 âmes dont essentiellement de maghrébins mais aussi d’habitants originaires du pourtour de la Méditerranée : catalans ,majorquins , maltais … dont également d’anciennes communautés juives et chrétiennes.

Les historiens comptaient dans cette ville l’existence de soixante cinq mosquées , cinq synagogues enfin , deux églises .

Des siècles de coexistence ont forgé un socle à ce royaume .

Les marches pieds de Tlemcen al mahroussa ( Tlemcen la protégée) étaient contrôlés à l’Ouest par de nombreux bastions fortifiés depuis Taza .

L’espace réservé à la recherche archéologique à l’intérieur du Méchouar est à peine effleuré par la découverte de ce palais des trésors d’archéologie restent encore enfouis et seront sans doute aussi un jour exhumés .Avec ses récentes découvertes c’est le mythe zianide qui renaît avec son romantisme .

Tlemcen la mythique se niche dans ces lieux qui nous émeuvent et qui fondent notre mémoire nationale.

Le méchouar fut pendant plus de trois siècles le centre mythique et vibrant de l’Algérie réunie .

Il fut le lieu de l’allégeance (moubayaa) coutume qui convoquait chaque année les notables et les chefs de tribus pour évoquer l’unité nationale. C’était l’ acte politique le plus important scellant les dirigeants au peuple.

Pourquoi ces lieux nous parlentils encore ?

Le recul dans les siècles nous rappelle aussi les souvenirs de grandes blessures qu’a connues ce lieu mythique lorsque qu’ à son entrée fut tué , en combattant, le roi zianide Abou Tachfine ,défendant son royaume.

Le Méchouar, c’est aussi le grand siège qui a duré près de huit années réduisant, au moyen âge, la population de l’ancienne capitale zianide aux plus dures épreuves de la vie avec des milliers de morts payant ainsi le prix de la liberté et de l’ indépendance du royaume, contre l’hégémonie mérinide.

Le sentiment national est en effet appuyé par des faits historiques lointains dont aussi ce siège resté longtemps en mémoire. En résistant à l’hégémonie c’est un peu l’esprit révolutionnaire qui naît dès cette époque .

Cet épisode avec ses moments tragiques , voir les Dames de la cour zianide qui adressent une supplique toute cornélienne à leur roi lui demandant de sauver leur honneur au lieu de tomber entre les mains de la soldatesque mérinide.

Ces durs moments rapportés avec force détails par l’historien Abderrahmane Ibn Khaldoun inspirèrent , rappelons – le , l’écrivain algérien Kateb Yacine , qui écrit sa pièce théâtrale ‘’ Saout en niça ‘’ ou la voix des femmes , initialement prévue comme texte –support à son projet de spectacle ‘’ son et lumière» à Mansourah .

»Saout en-niça ‘’ n’est en effet autre que la mère de Yaghmoracen que Kateb Yacine a tenté d’en faire un personnage central dans son imaginaire national, une icône de la résistance dans son combat pour les femmes .Ce personnage présenté comme une maîtresse –Dame avait , grâce à son courage et son habileté en tant que femme réussi à tisser des complicités dans la cour rivale jusqu’à parvenir à l’assassinat par un esclave du nom d’Abou Saada , du sultan Abou Yacoub dans son palais de Mahalla-Mansourah .

Cette capitale éphémère sera ,par vengeance ,détruite par les tlemceniens et ses restes dispersés ,certains seront , comme les colonnes en marbre , réemployés dans la construction , au 14ième s. ,du mausolée de Sidi Abou Madyan ou de la mosquée de Sidi Halloui .

Le site de la Mahalla –Mansourah ,site à une grande valeur archéologique mais qui a subi des menaces avec son palais pris d’assaut ces dernières années par des constructions incontrôlées à un moment où toute la région accuse un net recul culturel faute de mobilisation de la société culturelle et la disparition des associations qui ont fait pendant des années la Culture dans la cité des zianides.

La mort du sultan sonnera le glas au martyre des habitants de la capitale zianide provoqué par le long siège .Le projet d’unité du Maghreb cher à Abdelmoumen Ben Ali ben Aloua cet enfant de Tadjra, élève de la médersa d’El Eubbad ne sera plus désormais à l’ordre du jour jusqu’au 20ième siècle.

L’auteur de Nedjma est en effet le premier écrivain algérien a méditer ce long siège présenté par les historiens comme ‘’unique dans les annales de l’histoire de l’humanité» .Kateb Yacine ne reviendra pas , comme il l’avait ardemment souhaité ,pour réaliser son projet ,son texte sera publié en 2003 en France aux éditions les Femmes à Paris dans un livre qui a réuni ,à titre posthume ,d’autres de ses belles oeuvres : la Kahina ou Diya, Louise Michel et la nouvelle Calédonie .Ce livre est préfacé par son épouse Zoubida Chergui et l’ami de l’auteur,le journaliste Bénali El hassar.

Comment une cité peut-elle susciter tant de convoitises de ses voisins à l’Ouest ? Avec une magnifique position, le Maghreb central était au coeur de cette région un espace très convoité, parce que très propice au commerce, Tlemcen était pendant longtemps déjà la plaque tournante du trafic florissant de la route de l’or avec des voies protégées et équipées d’escales avec à leur tête des ‘’Amins ‘’ exploitées pendant des siècles par la grande famille tlemcenienne de commerçants et de savants, les Maqqari .

Ses liens avec l’Andalousie remontent à la conquète de celle-ci par les troupes de Moussa Ibn Noçair ,Tarik ibn Ziad et les tractations à Agadir entre Moussa Ibn Noçair et le comte Julien de Ceuta heurté par le roi Rodrique de Tolède et dont il a ,en conduisant les troupes berbères en Espagne, cherché à venger son honneur et celui de sa fille Florinda.

Les débuts de la reconquête chrétienne de l’Espagne sont également des moments mobilisateurs dans la mémoire historique des Zianides.

Le testament du roi zianide Abou Hammou à son fils Abou Tachfine est de ce point de vue révélateur des liens politiques très forts unissant les zianides aux nasrides de Grenade face à la reconquête chrétienne de l’Espagne.

Dans ce testament ‘’ Wassitatou soulouk fi siyasati al-moulouk ‘’ sujet de thèse de doctorat de Widad al-Cadi professeur à l’université américaine de Beyrouth en 1980 ,il recommandera à son fils de se maintenir toujours prêt à apporter aide et soutien à ses frères de Grenade.

En effet,ces deux vieilles cités partageaient ensemble une grande partie de la mémoire de la civilisation médiévale dans le Maghreb avec y compris l’Andalousie.

Elles partageaient ensemble de nombreuses traditions de langue , de musique , de mouloudiyate qui ont, au moyen âge,rendu célèbre les deux cours celles de l’Alhambra et du Méchouar.

Avec Lissan ibn Khatib, al-hafidh ibn Merzouk, Al kalaçadi, Ibn al-Abbés Ahmed ibn Charif, Ibn Khamis …ces hommes à la gloire de l’art et de la culture dans le Maghreb, Tlemcen revendique une grande partie de l’héritage de Grenade et vice versa .

Ce n’est pas par hasard si le grand chroniqueur Ahmed al- Maqqari (16ième s) a trouvé à Tlemcen sa ville natale les éléments d’une précieuse documentation qu’il a utilisée pour écrire son ‘’Nefh» ,une oeuvre magistrale en plusieurs tomes ,sur l’Espagne musulmane.

Ce n’est pas un hasard aussi si le manuscrit d’Ibn al-Ahmar de Grenade ‘’Rawadatou nasrin ‘’ – Le jardin des églantines -(14ième siècle ) fut découvert à Tlemcen ,un document qui livre de précieux renseignements sur la vie des rois des trois proches cousins berbères- zénètes les nasrides , des zianides et des mérinides fut publié pour la première fois en 1919 , par les professeurs G.Marçais et Ghaouti Bouali puis ,dans sa version complète par l’historiographeA. Benmansour ,à Rabat, en 1982.

Il est utile de souligner que le dernier roi de Grenade Boabdil a trouvé refuge à Tlemcen avec sa famille avant d’y mourir.

Dans ses exhalaisons ( nefh ) Al Maqqari écrit : ‘’ Le sultan Abbou Abdellah Mohamed Ben Saad connu sous le nom de ‘’Zagual» sultan de Grenade y est venu terminer sa vie à Tlemcen et ses descendants sont désignés du nom ‘’ Ben sultan al-Andalous ‘’ .

L’histoire de Tlemcen est jalonnée de récits sur les grands hommes de l’Andalousie qui y ont fait des séjours d’étude, des passages à Tlemcen , à la rencontre de ses maîtres d’écoles ou pour des séjours familiaux. Nous citerons par là ,le chroniqueur Ibn Yayyan , le poète Ibn Khaffadja ,le grand vizir Lissan eddine ibn Khatib…

Par ailleurs ,sont nombreux également les savants qui ont fait le choix définitif de fixer leur vie à Tlemcen tels le mathématicien Al- Kalaçadi , el soufi Al Halloui Choudy , le cadi al-Hassan Ben Ghalboun al- Murçi grand père d’al-Abili ,maitre à penser de Abderrahmane Ibn Khaldoun …

Grenade est réputée pour avoir accueilli de grands savants tlemceniens dont des cadis ,des poètes et des savants Chems eddine Ben Amed tilimsani , Abou Abdillah Ibn Khamis, al-Hafidh ibn Marzouk , le lettré Abou Rabii Ben Abdellah IbnYacine al-Koumi tilimsani …

Le Méchouar, c’est la mémoire des ottomans qui en ont fait le siège de leur pouvoir oligarchique avec Baba Safir , El euldj Ali ,Hassan Corso…

C’est aussi le combat de l’Emir Abdelkader pour sa libération aux termes du traité de la Tafna qu’il signa en 1837 avec le général Bugeaud.

Le Méchouar ayant été le centre névralgique du pouvoir zianide a longtemps hanté l’esprit de notre héros national l’émir Abdelkader et à faire nourrir sa nostalgie, en souvenir de sa grandeur dans le passé et cela, en dehors aussi de l’influence qu’avait sur lui, également, l’enseignement du savant mystique Abou Madyan Choaib dont il fréquentait en grâce sa sépulture pour ses méditations et sa retraite spirituelle (Itiqaf ) .

C’est à l’ombre des hautes murailles du Méchouar au café Bensmail qu’est née la vocation nationaliste du jeune Messali Hadj, mais par n’importe laquelle, celle de l’indépendance .

L’Algérie post -indépendance respectueuse de toutes les mémoires se devait de réhabiliter le site historique de cette citadelle où sont prévues les cérémonies officielles de lancement de l’année ‘’Tlemcen capitale islamique ‘’, en 2011.

Hormis le Méchouar et les monuments connus et préservés la ville de Tlemcen a conservé très peu de sa médina , de ses jardins , de ses caravansérails , de ses vieilles demeures , de ses marchés rendus célèbres par le commerce méditerranéen qui y était pratiqué, notamment son quartier franc de la Kaissaria.

Ses produits manufacturés surtout dans les domaines des tissages et du travail du cuir étaient présentés comme les plus fins du Maghreb .

C’est à Tlemcen que les rois de Marrakech venaient y passer commandes jusqu’au siècle dernier des harnachements pour leurs chevaux.

De ces marchés qui étaient des lieux d rencontres il ne restera pas grandchose après la vaste opération de destruction de la vieille tendant à en faire une ville moderne avec la mise en coupe de la médina pour des tracés de voies longitudinales et transversales.

Le massacre de l’éventration de la médina fut engagé en même temps que la destruction de la célèbre médersa Tachfiniya , destruction jugée ‘’ comme un acte grave de vandalisme ‘’par les professeurs W .Marçais et Berbruguer et cela ,dans la perspective de la politique coloniale du néant identitaire visant l’arrêt de reproduction des élites traditionnelles.

C’est la disparition à jamais des quartiers de mémoire historique (Bab Abilan ) , ses ziqâq , harat,riat … ses cimetières royaux profanés avec les pierres tombales des rois , princes et princesses , de savants récupérés et déposés à l’entrepôt ou musée .

La découverte archéologique à l’intérieur du Méchouar concerne les substructions anciennes restées enfouies sous le sol d’un palais après le rasement qui fut fait ensuite par l’occupant colonial de tous les édifices qui y existaient à l’intérieur de la citadelle.

Le Massacre fut grave d’autant que cette ville fut le dernier bastion de résistance de l’Emir Abdelkader face à l’occupant colonial .les matériaux de ses édifices devaient servir de remblais pour le tracé nouveau des routes à l’intérieur de la ville .

Quelques carrés d’anciennes maisons et d’autres édifices ont pu subsister à ce jour seulement et cela , après l’assaut des pics. Beaucoup reste à faire pour sauver sa mémoire historique de cette ancienne capitale maghrébine.

L’année 2011 , dans sa préparation a néanmoins mis à nu de nombreuses contradictions et interrogations sur la politique de préservation du patrimoine et sur l’organisation de telles manifestations d’envergures .

En matière de préservation du patrimoine monumental l’inadaptation de la loi 98-O4 ressort nettement quand il s’agit de la nature des vestiges arabes à protéger en tissus urbains et la norme des 200 mètres qui reste à définir clairement sur le terrain en matière de réserves, de cahiers de charges techniques dont les dossiers sont inexistants, d’où souvent des abus à défaut de règles opposables légalement et l’absence d’instruments efficaces de gestion.

Concernant l’organisation de 2011 celle-ci met à nu les aspects politiques importants dus à l’absence de la société civile , la marginalisation de l’élite et du mouvement associatif et l’effort qui n’est pas fait en matière de communication en direction de la population.

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